La glomérulonéphrite extra-membraneuse GEM est une cause majeure de syndrome néphrotique chez l’adulte, elle est moins décrite chez la femme enceinte en particulier sa prise en charge thérapeutique immunosuppressive. Le but de notre travail est de montrer l’efficacité de la ciclosporine chez la femme enceinte atteinte de GEM primitive.

Étude descriptive nous avons colligé entre l’année 2008 et 2019, trois cas de GEM survenant chez des femmes enceintes dont l’âge gestationnel moyen au moment du diagnostic était de 13 SA+3jours pour un âge moyen de 32,6 ans.

La protéinurie moyenne était à 5,52g/24 H lors de la découverte du syndrome néphrotique et l’albuminurie moyenne à 23g/l.

Toutes nos patientes ont eu une PBR ; le caractère primitif de GEM était attribué à la présence d’anticorps anti-PLA2R chez une patiente et sur un bilan étiologique négatif chez les autres. Un traitement à base de corticoïdes à faible dose associé à la ciclosporine a été initié chez toutes nos patientes au cours d’un âge gestationnel moyen de 18 SA, une rémission était obtenue à 8 semaines de traitement en moyenne avec une baisse de la protéinurie de 24h jusqu’à 0,15g/24 H.

La rémission clinique et biologique est maintenue en post-partum hormis une qui a présenté une rechute dans un contexte infectieux cutané résolu après maîtrise du syndrome infectieux et majoration de l’immunosuppression. Le dosage de la cyclosporine dans le sang est resté stable. Actuellement toutes nos patientes sont en rémission complète, à fonction rénale préservée sous faible dose de corticoïdes et cyclosporine. La durée moyenne de la ciclosporine est de 5 ans.

Dans notre série, la ciclosporine a montré son efficacité dans le maintien de la rémission du syndrome néphrotique dans la GEM primitive survenue chez des femmes enceintes, avec un pronostic materno-fœtal satisfaisant.